Il pleut, il mouille

Les jours suivants sont humides. Il pleut quand nous attendons le bus pour revenir sur Cucao, il pleut quand nous décidons de trouver un logement en dur et il pleut quand nous partons en quête d’un endroit où manger après 3 jours de pique-nique !

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La côte ouest de l’île de Chiloé est surtout connu pour son Muelle de las Almas (la jetée des Ames). C’est une sculpture en bois, construite en 2005 par un artiste chilien sur un site sacré huiliche inspiré de la mythologie chilote (de Chiloe) où les âmes des défunts attendent sur la pointe de Pirulil, le batelier Trempulcahue qui les amènera vers le repos éternel.

Quand nous arrivons sur place, l’endroit est plein à craquer. Il y a une queue impressionnante pour pouvoir monter sur la jetée et se faire prendre en photo face à l’océan. Non merci, je passe mon tour ! (Pour vous donner une idée de la foule… exemple en ligne ici). Avec mes coéquipiers, nous décidons de nous diriger vers les falaises dont le précipice contraste fortement avec les plages de ces derniers jours. En 1960, un fort tremblement de terre a bouleversé le paysage de la pointe de Pirulil et a fait disparaître de nombreuses grottes qui faisaient face à la mer. Il se remet à pleuvoir et bizarrement la foule s’éclaircit, nous laissant enfin profiter de la majesté du lieu.

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Bizarre, il n’y a plus personne !

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Il est temps pour l’équipe des Tabano Killers (tueurs de taons) de se séparer. Marc veut explorer les petites îles sur la côte est. Vincent et moi décidons de nous rendre à Castro connue essentiellement pour ses palafitos (maisons sur pilotis) et ses nombreuses églises colorées. Nous nous installons dans une auberge de jeunesse avec de bons lits moelleux et un poêle ronflant. Le petit-déjeuner est même inclus ! Je rencontre Antonio, un espagnol de Malaga qui m’apprend à faire des tortillas, une mère de de famille aventurière Loreto de Santiago qui profite de ses vacances pour découvrir Chiloé ainsi que quelques autres voyageurs rencontrés ici et là sur les plages de l’île.

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Je profite du mauvais temps pour me reposer, faire des emplettes… je décide qu’après avoir passé 4 mois dans la même tenue il est grand temps de m’acheter une jupe pour avoir une tenue un poil plus élégante que mon uniforme de randonneuse baroudeuse. C’est fou comme quoi vivre avec pas grand chose décuple les petits plaisirs. Moi qui ne fait que rarement du shopping, je me pavane avec ma nouvelle jupe dans l’auberge toute la soirée ! La pause me permet également de réfléchir à la suite de mon voyage. Nous sommes fin janvier et je dois prendre mon vol de retour pour la France le 31 mars depuis Rio de Janeiro pour le mariage de ma sœur.  Un coup d’œil rapide à n’importe quelle carte de l’Amérique du Sud suffit pour voir qu’il y a une sacrée distance entre Castro et Rio.Je déteste enchaîner les destinations touristiques juste pour dire “je l’ai fait”. Je privilégie le voyage lent, les rencontres, le plaisir de ne rien faire et de s’imprégner de l’ambiance d’un lieu. Du coup que faire ? Quand je suis partie pour ce voyage en Amérique Latine, il y avait 3 endroits que je tenais absolument à découvrir : Buenos Aires pour rencontrer mes anciens collègues de bureau. Ushuaïa parce avouons-le, chaque petit français a voyagé depuis son  salon grâce à l’émission homonyme. Enfin, le salar d’Uyuni en Bolivie avec ses étendues immenses et d’un blanc éclatant… Cependant, il est possible d’accéder au salar par deux pays différents. Je pourrais passer de nouveau en Argentine pour découvrir le nord (Mendoza, Salta, Jujuy), continuer par le Chili et découvrir Santiago, Cochiguaz, le désert d’Atacama… C’est le facteur humain avec les rencontres d’Edu, Jorge et Fabien qui me décident à continuer par le Chili pour aller leur rendre visite. Rien de tel que de connaitre des locaux pour vous faire découvrir de véritables trésors cachés aux touristes !

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Castro > Santiago : 1389 km + un ferry

Edu et Jorge habitent à Curicó qui se trouve à quelques heures de route au sud de Santiago, et le chemin pour y parvenir est très long. Je décide de prendre un bus avec Antonio pour me rendre jusqu’à Puerto Montt pour acheter de nouvelles chaussures puis découvrir un peu la région qui est connue pour ses grands lacs et ses vues spectaculaires sur les volcans environnants.

Je passe quelques jours entre Frutillar, Puerto Varas puis ensuite Pucón mais je n’aime pas du tout l’atmosphère. Il fait très chaud, il y a une clientèle assez riche ce qui fait que les attractions touristiques et les magasins ne sont pas chers. Les lieux sont magnifiques mais après la tranquillité et la solitude de la Carretera Austral,  j’étouffe. Que cela soit sur les campings, les auberges de jeunesse, beaucoup de gens sont là pour faire la fête et je suis fatiguée. Il parait que Pucón est un lieu magique, petit village encadré de lacs et de volcans (on peut grimper sur le volcan Osorno), de parcs nationaux incroyables et de belles cascades. C’est fort possible ! Mais au mois de janvier quand l’endroit se remplit de touristes (principalement des chiliens et des argentins en vacances), j’ai l’impression de me retrouver sur la côte d’Azur au mois d’août. Non merci ! J’envoie un message à Edu qui me confirme que je peux venir quand je veux. Début février, je dis enfin au revoir à ma chere Patagonie que j’ai parcouru inlassablement ces trois derniers mois et j’embarque pour une dizaine d’heures de bus. Vamos a Curico !

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